Richard III de Brigitte Haentjens. : Une créature archaïque qui émerge des bas-fonds de l’humanité.
Photos du Théâtre du nouveau monde.
Brigitte Haentjens, l’actuelle directrice artistique du Théâtre français au Centre national des Arts à Ottawa, produit, depuis fort longtemps, une esthétique de la souffrance en puisant dans des consciences troublées. Depuis 1999, elle accompagne l’immigrant de Koltès (la Nuit juste avant les forêts) attaché à la voie ferrée hurlant son désespoir et sa solitude. Elle offre la scène à Malina, personnage d’Ingeborg Bachmann, hanté par le cauchemar d’un père, ancien Nazi, qui chercherait à exterminer sa fille dans la chambre à gaz. Elle suit la descente vers la mort de la poétesse Sylvia Plath (The Bell Jar), hantée par l’image d’un père qui alimente son impulsion suicidaire, sans oublier le calvaire d’Ian (Blasted de Sarah Kane) au moment de la guerre en Yougoslavie.