Avignon 2020 annonce sa programmation: l’histoire des théâtres repensée dans le cadre de nouveaux partenariats.
Journées de l’IRET en Avignon
Evénement bisannuel depuis 2015 rassemblant chercheurs de l’IRET, doctorants et membres associés autour de spectacles choisis au sein du festival officiel et analysés en séminaire, journées d’étude et rencontres artistiques publiques, en partenariat avec le service des relations publiques du festival et le Centre national des écritures dramatiques de Villeneuve-lès-Avignon. Un temps fort pour la cohésion et l’identité disciplinaire de l’Unité.
Études théâtrales et études visuelles.
Peu, voire pas représentée frontalement sur le plan national, la problématique recoupe en revanche plusieurs axes structurants de notre équipe (Poétique du drame moderne et contemporain/ Théorie et histoire du théâtre/ Recherches sur les revues de théâtre/ Scènes et altérité). Le nouveau contrat quinquennal sera donc l’occasion d’aborder transversalement la question du regard théâtral, la manière dont il est informé par d’autres pratiques modernes ou contemporaines, et la manière dont, en retour, il participe de l’évolution des autres pratiques artistiques, et, au-delà, de certaines pratiques sociales, politiques, voire technologiques. La question du «regard immergé », objet d’un colloque prévu pour 2018, permettra de faire le lien entre le précédent contrat et le nouveau contrat.
Partenariats : Théâtre de l’Odéon, Maison Heine, Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, CEREG (EA 4223), « Passages XX-XXI » (Lyon 2).
Esthétiques Jazz : la scène et les images. Fenêtre ouverte sur la recherche en arts du spectacle et résolument transdisciplinaires, ces rencontres internationales réunissent des chercheurs et des artistes de tous horizons qui abordent le jazz comme une esthétique et une philosophie. Elles sont organisées autour de conférences, de communications scientifiques, de projections, de performances artistiques et de tables rondes. Pour suivre les éditions passées : Esthetiquesjazz.tumblr.com
Le Corps nu – la nudité dans les arts de la scène.
L’objectif de ce programme est de s’interroger sur la nudité des corps sur scène, en ne limitant pas la réflexion à la période contemporaine, mais en l’ouvrant aux pratiques scéniques antérieures, et en la menant tant du point de vue du spectacle que de son matériau textuel éventuel. Les études seront donc spectaculaires et/ou dramaturgiques, contemporaines et/ou historiques. Elles pourront ainsi engager tous les chercheurs de l’IRET, ainsi que d’autres chercheurs venant d’institutions et disciplines complémentaire. Il s’agira notamment d’étudier la façon dont la nudité – même sur la scène contemporaine – est une construction scénique(maquillage, tatouage, éléments de «costume», espace, lumières, gestuelle…), différente selon les époques et les genres spectaculaires, et aussi de mettre cette perception scénique en perspective avec le contexte socio-culturel du spectacle, c’est-à-dire avec la perception du « nu » dans le monde extra-théâtral, l’articulation ou la confrontation de ces deux regards pouvant poser des questions politiques et anthropologiques sur les enjeux de la représentation. Le programme procède par séminaire et journées d’étude ou colloque ; dispositif qui permet d’examiner l’ambiguïté sémiotique de l’ « expeausition » entre érotisme et sensualité, pornographie et violence, nudité et altérité. Un premier colloque international est organisé à Coimbra au Portugal les 20,21 et 22 juin 2018 en partenariat avec l’Université de Lisbonne et l’Université de Coimbra : « Le corps nu dans les arts de la scène : perspectives transhistoriques et critiques ».
lecorvin.net. Dictionnaire numérique et encyclopédique du théâtre. Coordination : Alexandra Moreira Da Silva et Pierre Letessier
L’enjeu premier est, selon le souhait de Michel Corvin lui-même, de donner une version numérique au Dictionnaire encyclopédique du théâtre à travers le monde, coordonné par Michel Corvin quand il était professeur à l’Institut d’Etudes Théâtrales, et publié aux éditions Bordas en 1991 puis réédité en 2008. Au-delà de cette entreprise continuée, il s’agira d’ affirmer à travers celle-ci l’engagement historique des chercheurs de l’IRET, de l’Institut d’Etudes Théâtrales et de la Théâtrothèque Gaston Baty dans la construction disciplinaire des études théâtrales. Il conviendra aussi de penser la spécificité du support numérique pour permettre la mise à jour et le développement d’un dictionnaire en ligne. En s’inspirant du modèle des encyclopédies généralistes aujourd’hui en ligne (Universalis, Britannica), le principe des entrées multiples permettra, à partir de l’article de base consulté, d’accéder à des articles et bibliographies complémentaires (articles spécialisés, bibliographies étendues, renvoi aux thèses récentes,…). L’objectif encyclopédique du dictionnaire est de fournir une information historique et esthétique sur le théâtre aussi significative que possible sur les praticiens du théâtre (acteurs, auteurs, metteurs en scènes, dramaturges…) mais aussi sur des domaines plus larges : architecture, scénographie, costume, techniques scéniques, législation, institutions, aires culturelles, genres et formes, concepts d’esthétique, vocabulaire et langage dramatiques… et de fournir cette information à tous les lecteurs susceptibles d’être intéressés (amateurs cultivés, professeurs des écoles, collèges et lycée, étudiants, professionnels du théâtre, chercheurs). L’objectif de ce dictionnaire numérique sera donc triple:/ Développer un travail collectif de recherches sur les entrées du dictionnaire jugées les plus problématiques ou les moins fournies/ Assurer une valorisation du savoir scientifique, en permettant une large diffusion des travaux scientifiques/ Permettre la démocratisation du savoir, en mettant en accès libre un savoir validé par des spécialistes.
Autour d’un comité de pilotage constitué de membres de l’IRET et coordinateur du travail scientifique, l’entreprise impliquera un partenariat multiple : l’IET et la Théâtrothèque Gaston Baty, les éditions les Solitaires intempestifs, détenteurs des droits du dictionnaire imprimé (qu’ils cèderont gracieusement aux partenaires du projet), l’Ecole régionale d’acteurs de Cannes (ERAC), dépositaire d’un fonds d’archives Michel Corvin, sans oublier la sollicitation en cours de la BNF et de l’Education nationale. L’IRET entend doter ce projet de moyens à la hauteur de ses ambitions et de ses enjeux en déposant en 2018 un projet de programme ANR (corpus et bases de données).
Topologiques – Lieux et mémoire du spectacle vivant
Coordination : Catherine Treilhou-Balaudé, Aurélie Mouton-Rezzouk et Céline Hersant
La question du lieu et de l’espace théâtral a toujours été présente dans les problématiques de l’IRET, comme en témoigne le partenariat de l’IRET avec le Groupe de Recherche en scénographie (GRES), implanté à Louvain (UCL) et regroupant un ensemble d’universités et d’écoles supérieures d’art (ESA) en Belgique. La scénographie y est appréhendée non plus comme la mise en œuvre mimétique du drame mais comme le lieu d’une poétique autonome.
Le programme Topologiques entend donner à ces questions une ampleur et une inflexion nouvelles. Il s’agit de considérer les lieux où l’on joue et ceux où se joue et où se prolonge le spectacle vivant, dans la diversité de ses formes et de ses genres : espaces et temporalités, en amont et en aval, aux marges, en deçà et au delà, de la scène proprement dite. L’enquête englobe donc l’événement spectaculaire (ce qui a lieu) au delà de l’événement scénique. Sont donc inscrits dans le champ de cette enquête les institutions (lieux de programmation, espaces et acteurs de la création), les espaces (territoires, emplacements, appréhendés par l’architecture et la scénographie) ; les publics (dans leurs interactions avec l’action culturelle), les lieux de communication, de discours et de transmission du spectacle vivant (de l’école à la presse, les blogs,…) ; la mémoire enfin (intime, collective ou patrimoniale) et les traces de l’événement spectaculaire et du processus de sa création.
Inauguré en septembre 2017, le séminaire Topologiques vise à mettre à l’épreuve le « lieu » comme concept opératoire dans le champ des Études Théâtrales, ouvert aux champs disciplinaires voisins des arts et des médias (Cinéma et audiovisuel, médiation culturelle et muséologie, sciences de la communication). Sur la même période, le programme Topologiques entend se déployer sur les axes suivants :
Une étude de cas privilégié : La Péniche Opéra. A l’initiative de C. Treilhou-Balaudé, l’IRET est membre d’un programme de recherche en partenariat avec l’IReMUS (U Paris4) et le CRIHAM (PRES Poitiers-Limoges). Lieu de croisement, depuis 1998, de pratiques artistiques et de formes multiples du spectacle vivant (musique et son, opéra, théâtre, arts circassiens), la Péniche Opéra sollicite des compétences pluridisciplinaires : musicologie et études théâtrales, sciences politiques, sociologie, économie de la culture. Il s’agira d’évaluer le rôle des politiques culturelles, d’analyser les modèles esthétiques mis en en œuvre (en création comme en reprise du répertoire dramatique et lyrique), et d’analyser en perspective socio-économique les modes de production et de réception expérimentés par la Péniche Opéra au fil de son histoire. Journées d’étude, encadrement de travaux (master et doctorat), séminaires permettront la publication d’un ou deux volumes de synthèse (échéance : 2020) : « La Opéra : un acteur privilégié de la politique culturelle des années 1980 » et « La Péniche Opéra : une institution au service de la création et des restitutions ». À l’occasion du quarantième anniversaire de la Péniche Opéra (2022) sont prévus un colloque et une exposition.
Scène, musée, bibliothèque : Ces lieux où l’on pense. Recherche en collaboration avec le CERLIS (UMR 8070, U P3- UP5), LLA CREATIS (U Toulouse), l’équipe Culture et Communication (UMR 8562, U Avignon). Un cycle de journées d’étude et de colloques, ouvert en mai 2017, permettra sur quatre ans d’examiner la façon dont des lieux spécifiques – la scène, l’espace muséal et la bibliothèque— génèrent et modèlent de la pensée. Il s’agit de mettre à l’épreuve une hypothèse : que ces « lieux » (espaces circonscrits dans un territoire/ architecture/ dispositif – scénographique, expographique, classificatoire –/ systèmes institutionnels et professionnels définis par des missions et des valeurs spécifiques/ œuvres et objets présentés) déterminent des modes d’exercice de la pensée qui leur sont propres, tant du côté de ceux qui y « œuvrent » (expositeurs /concepteurs / artistes / programmateurs…) que du côté des publics (visiteurs/ spectateurs/ usagers) ; qu’ils peuvent, conjointement, être conçus et interprétés comme des espaces de pratique de la pensée —fût-elle simplement une potentialité, qui s’actualiserait de façon fugace, sommaire –, voire de l’exercice philosophique, en son sens le plus ouvert de pratique d’une pensée contemplative, réflexive ou critique. Le programme aboutira à publication d’un ouvrage collectif (fin 2020).
Territoire et lieux du spectacle vivant, en partenariat avec Gilles Demonet, (UMR IReMuS) et Edith Fagnoni, de l’ENEC (Espace Nature et Culture, UMR 8185- U. Paris-Sorbonne). Calendrier : 2019-2022. Il s’agira en l’occurrence de croiser les approches pour établir une typologie française (extensible à l’international) des salles de spectacle vivant en fonction de leur emplacement, de leur architecture, de leur programmation et de leur positionnement artistique, afin de mettre en évidence leurs caractéristiques géo- et socio-politiques. Un objectif majeur de ce programme nécessairement pluridisciplinaire serait de fournir aux décideurs politiques, notamment sous la forme d’une base de données, un modèle d’analyse pour l’implantation de nouveau lieux de spectacle vivant en fonction des territoires, de leur identité sociologique et culturelle et de leur économie. La première année du séminaire sera consacrée au tournant territorial de la culture.
L’ensemble de ces axes est envisagé en collaboration avec des institutions culturelles et lieux de conservations, sur la base de partenariats existants ou en cours d’élaboration : Département des arts du spectacle et de la musique de la BNF, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, Association de la Régie théâtrale, Centre national du costume de scène. La collaboration avec le musée Cadagne et l’Institut international de la Marionnette permet d’envisager dans la seconde partie du contrat quinquennal la mise en œuvre d’un projet Lignes de partage – Contours des arts de la marionnette dont les recherches porteront sur la genèse, mutations et fonctions du lexique et des concepts qui permettent de décrire, circonscrire et penser les arts marionnettiques, en articulation avec le processus de labellisation en cours. L’étude portera simultanément sur les corpus, les collections, les lieux et les pratiques professionnelles de l’art marionnettique.
Théâtre et photographie
Programme IUF (A. Rykner) : Théâtre et photographie en France et dans le contexte européen. Echanges, frictions, transferts et dispositifs intermédiaux (XIXe-XXe siècles). Centré sur la question du «
photographique » au théâtre (photographie de théâtre, mais aussi relations entre dramaturgie, mise en scène et photographie), ce programme prendra notamment appui sur la riche collection photographique de la Théâtrothèque Gaston Baty, et sur celle des grandes institutions parisiennes. Il se propose d’interroger les liens entre théâtre et photographie, dans une perspective théorique forte, tout en s’appuyant sur des analyses d’œuvres et de documents iconographiques parfois mal connus ; il portera principalement sur un corpus français du XIXe et du début du XXe siècles, en tenant compte du contexte des échanges européens de l’époque, mais aussi du fort lien existant entre cette période et la période contemporaine (à travers leur rapport au corps et à l’image). Le va et vient, le dialogue, voire les transferts entre les deux formes d’art et de media seront considérés à partir d’une interrogation d’une par sur la pratique du portrait photographique d’acteur, d’autre part sur la manière dont écriture dramatique et écriture scénique mettent en jeu des modèles et un imaginaire qu’on aurait pu croire purement photographiques (le travail de Meyerhold comme celui de Brecht voire celui d’Artaud, notamment, ont ainsi déjà pu être abordés sous un tel
angle, dans une première préfiguration de ce programme). Outre la réalisation de deux ouvrages, dont un en nom propre et un collectif, et l’organisation d’au moins un colloque international pendant la durée du contrat, il ambitionne aussi de permettre l’organisation et decontribuer au commissariat scientifique d’une exposition d’œuvres et de documents issus de fonds d’un ou plusieurs grands photographes de théâtre du tournant des XIXe et XXe siècle, ayant pu contribuer notamment à alimenter l’iconographie d’une revue majeure comme Le Théâtre, créée en 1898, et première du genre à reposer intégralement sur des ressources photographiques. Partenariats : BNF, Musée d’Orsay, Bibliothèque historique de la ville de Paris, Musée Goupil (Bordeaux).
Scènes, écrans, médias
PROGRAMME FÉDÉRATEUR DE RECHERCHE Au cours du présent contrat, l’IRET a engagé un processus de réflexion avec les unités de recherche en cinéma (IRCAV) et en communication (IRMECCEN), unités avec lesquelles des partages de problématiques et d’actions scientifiques ont déjà été engagés au sein de l’Ecole doctorale Arts & médias (notamment à l’occasion des Universités de l’Ecole doctorale — 4 éditions depuis 2008 dont tout récemment Valencia, 2016). L’objectif étant de cerner les recherches convergentes et les intérêts partagés par les trois unités, tout en préservant leur autonomie et leur spécificité, une demande de financement d’un Programme fédérateur de recherche Scènes, Écrans, Médias a été déposé auprès de la Commission de la Recherche dans la perspective du prochain contrat. Parmi les actions programmées : la mise en place d’un séminaire commun aux doctorants des trois Unités et l’organisation bisannuelle de journées d’étude sur des thèmes communs mais abordés en complémentarité disciplinaire : les thèmes du « document », de la « starisation du spectacle », et l’épistémologie des études visuelles constituent une première sélection.