Tartuffe de Molière de Wolfgang Wiens, adaptation et mise en scene egrave;ne de Michael Thalheimer
Texte français, posté sur le site theatredublog.unblog.fr
Le spectacle le plus attendu du Festival Transamérique ne nous a pas déçu. Michael Thalheimer qui travaille habituellement au Deutsches Theater de Berlin, est au diapason de Thomas Ostermeier, le directeur de la Schaubühne et de Marius von Mayenburg, les prêtres de la nouvelle dramaturgie allemande, qui ont pour habitude d’adapter les textes classiques.
Ils en gardent la structure, dépouillent la langue de ce qui leur parait excessif et surtout mettent en valeur, tout ce qui est au plus profond de l’inconscient des interlocuteurs.
Michael Thalheimer coupe des passages de Tartuffe, ajoute des extraits de la Bible au début de la pièce qu’il transforme ainsi en théâtre liturgique macabre. Sa mise en scène est soutenue par une orchestration rythmée de la parole biblique, et les vibrations d’un orgue qui nous rappelle l’ouverture du Fantôme de l’Opéra qui serait jouée comme une musique lyrico-religieuse. Cléante, le mécréant diabolique, chuchote à l’oreille de son beau-frère Orgon, disciple cadavérique de Tartuffe, nouveau prophète du mal.