Tag: Le théâtre de Bussang 2019

Le Théâtre du Peuple, entre obéissance et transgression/ La vie est un rêve , de Calderon de la Barca.

Le Théâtre du Peuple, entre obéissance et transgression/ La vie est un rêve , de Calderon de la Barca.

Au bourg de Bussang, quand je sirote mon café matinal au seul petit bar du coin, qu’à l’heure de l’apéritif je me mêle incognito aux buveurs du soir pour un vin d’Alsace obligé, je m’émerveille d’entendre parler théâtre, de trouver là ornant le mur un portrait au fusain d’Antonin Artaud ; d’apprendre qu’il fut autrefois dessiné par cette jeune femme au comptoir : entre douceur et autorité, elle règne autant sur les « natifs » du lieu que sur les « étrangers », amateurs de théâtre venus de nombreux « ailleurs » rejoindre la population locale dans sa ferveur inchangée pour la scène. Car telle est la magie de Bussang, qui vit naître et croître et perdurer le Théâtre du Peuple, qui sur des gradins de bois assez peu confortables si l’on ne s’est pas muni du traditionnel coussin de l’année, réunit des publics issus d’horizons divers, réalisant cette belle utopie d’un « théâtre pour tous ».

Cette année, Simon Delétang pour sa deuxième saison estivale a choisi de surprendre, en proposant deux pièces très différentes, et pourtant proches en ce sens qu’elles posent l’une et l’autre des questions essentielles. La « grande pièce », celle qui incarne la tradition, se donne en matinée, offre en raison de sa durée la respiration d’un entracte, se doit de rassembler acteurs de profession — au nombre de trois cette année —, comédiens amateurs et figurants choisis dans la population locale. Le metteur en scène est tenu également de faire qu’à un moment de la représentation s’ouvrent les hautes portes de bois qui ferment le fond du plateau, et disons-le, c’est aussi un peu pour cet instant si particulier que l’on se retrouve chaque été fidèle à Bussang.

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