La Loi de Tibi: cérémonie bouleversante à la Chapelle du verbe incarné, Avignon “off”.
Compte rendu de Sylvie Romanowski, Northwestern University
Au bord du plateau, Tibi, un grand homme nous accueille. Tout se passe quelque part ailleurs, peut-être Afrique, le lieu n’est pas clair. Voilà que nous des touristes, ayant donné notre offrande pour assister à un enterrement, sommes à la fois voyeurs de la souffrance des autres et spectateurs/voyeurs d’une œuvre théâtrale. L’ambiguïté s’impose dès le début, et même si on réalise bientôt que nous sommes en pleine représentation théâtrale, le texte nous rappelle cet instant de malaise de temps à autre.
La scène est presque vide sauf pour un amoncellement de choses cachées par une grande bâche gris clair. L’homme est un diseur traditionnel, maître de cérémonie pour les enterrements. Il est en train de chercher sa cape et il râle parce qu’il en a besoin pour faire ses enterrements avec la dignité nécessaire, et avec six enterrements qui l’attendent ce matin, la situation est urgente.